Savoirs, pratiques, didactique

L’axe savoirs-pratiques-didactique s’intéresse à la production, la diffusion et la circulation des savoirs et des pratiques au sein des institutions. Il fédère des réflexions épistémologiques, des études sur les pratiques d’enseignement et d’apprentissage, sur la conception d’environnements d’enseignement et/ou de formation, et des interrogations sur le rôle du langage dans ces processus. Majoritairement situées dans le champ de l’école, les recherches menées au sein de cet axe se déploient également dans d’autres champs, dès lors que des savoirs et/ou des pratiques y sont identifiés comme relevant d’une construction individuelle ou collective, d’une diffusion, transmission et/ou d’une acquisition.

Présentation

Dans le cadre scolaire, la question du disciplinaire, de la discipline scolaire, est un objet de travail de l’axe. Les travaux engagés portent également sur des questions et enjeux sociétaux impliquant non pas un unique référent disciplinaire, scolaire ou non, mais un référent pluriel et diversifié. Ces caractéristiques amènent à mobiliser une didactique multi-référentielle. Par ailleurs, des recherches inter-didactiques sont développées au sein de l’axe.

Certaines questions étudiées dans le cadre de cet axe intègrent une perspective historique et/ou curriculaire afin de mettre au jour les configurations et reconfigurations disciplinaires susceptibles de permettre de comprendre la construction et l’évolution des pratiques enseignantes. Les articulations/tensions entre, par exemple, savoirs et pratiques, formel et non formel, scolaire et extrascolaire, etc., nourrissent les problématiques de recherches portant sur le champ de l’enseignement et/ou de l’éducation (école, petite enfance, université, etc.) mais aussi sur d’autres espaces d’apprentissage et/ou de formation, par exemple sur les métiers de la santé, de l’animation, etc.

Les recherches menées dans le cadre de l’axe, quelles qu’en soient les modalités, les fondements théoriques, les méthodologies, poursuivent une visée de compréhension ou de transformation des pratiques.

Dans le cadre de cet axe, il s’agira :

  1. D’étudier les objets de savoirs et les pratiques au regard des évolutions sociétales, technologiques, scientifiques et de (re)définir les finalités et les enjeux de leur transmission. Cette réflexion épistémologique se déploie dans une perspective diachronique ou synchronique.
  2. De décrire, pour connaître et comprendre, les discours et les pratiques (notamment les pratiques enseignantes et les pratiques de formation), ainsi que les processus d’apprentissage des élèves/ formés, en prenant en compte leur dimension didactique, certaines recherches croisant approche didactique et approches sociologique, psychologique, anthropologique, etc.
  3. De construire et/ou de faire évoluer des environnements d’enseignement et/ou de formation et d’étudier les dynamiques de transformation.
  4. De s’interroger sur le rôle du langage dans les phénomènes d’apprentissage, d’enseignement et dans le cadre de la formation professionnelle.

QUELQUES PROJETS CONTRIBUTIFS

Tableau synoptique des projets de l’axe SPD

  • ANADEPEM : ANalyse de l’Activité et Développement Professionnel des Enseignants des Écoles Maternelles. 2016-19
    Cette recherche-action qui impliquent PES, PEMF, enseignants formateurs et enseignants chercheurs cherche à identifier les points sur lesquels le croisement des regards des uns et des autres peut être fructueux en s’appuyant sur l’introduction de nouveaux dispositifs dans les classes et en utilisant les compétences des PEMF, des enseignants-formateurs et des enseignants-chercheurs pour éclairer les pratiques et la réflexion théorique et permettre le transfert dans la formation des éléments qui seront jugés pertinents par les uns et les autres. La démarche est circulaire (les savoirs pratiques interrogent les savoirs théoriques et réciproquement) et se fonde sur une collaboration étroite entre les uns et les autres. L’objectif à moyen terme est la production de ressources pertinentes pour l’ensemble de la communauté concernée. La particularité de ce projet est d’articuler analyses de l’activité, analyse du discours et analyses didactiques autour de la professionnalisation des enseignants.
    Responsables scientifiques : Hélène Marquié-Dubié, MC Psychologie et Sandrine Bazile, MC Langue et Littérature Française.
  • AREN Argumentation et Numérique. 2016-2020
    Le projet AREN (ARgumentation Et Numérique), porté par le LIRDEF et le LIRMM, vise à élaborer et étudier une plateforme numérique de débats en ligne qui favorise le développement des compétences argumentatives des élèves et de leur esprit critique.
    Financement : e-FRAN – total : 603 000 € ; part LIRDEF : 205 000 €.
    Participants du LIRDEF : Manuel Bächtold, Sylvie Canat, Kévin de Checchi, Capucine Huet, Valérie Munier et Gabriel Pallarès.
  • ECRICOL. 2016-2020
    Le projet ECRICOL vise à identifier les compétences et les difficultés des élèves en matière d’écriture à l’entrée en sixième, dans deux disciplines scolaires (le français et les SVT) en vue de concevoir des dispositifs et des outils pédagogiques qui répondent à leurs besoins.
    Financement : ANR – 58000 €.
    Porteur du projet Maurice Niwese (UB, ESPE Aquitaine).
    Chercheure impliquée dans le comité de pilotage au sein de l’académie : Sandrine Bazile.
    Chercheur.e.s impliqué.e.s : équipe pluricatégorielle d’une trentaine de personnes (EC, enseignants , personnels de direction, IPR, ingénieurs).
  • Élaboration et évaluation d’un dispositif de développement professionnel visant l’amélioration de l’enseignement de la modélisation en mathématiques et en sciences physiques. 2019
    Mots clés : Pratiques enseignantes, Analyse de l’activité, Développement professionnel, Modélisation, Mesure, Éducation prioritaire.
    Malgré leur caractère central dans l’éducation scientifique des élèves et dans les programmes scolaires, les enjeux d’apprentissage et d’enseignement liés à la modélisation sont très peu pris en charge dans les classes, à tous les niveaux de la scolarité. Nos précédents travaux ont permis de montrer le potentiel d’un travail sur les aspects empiriques et théoriques de la mesure comme levier pour améliorer les apprentissages des élèves concernant la modélisation et pour le développement professionnel des enseignants. Par ailleurs, les recherches ancrées en théorie de l’activité menées en didactiques concernant la formation des enseignants suggèrent de penser les dispositifs de formation en termes d’enrichissement des pratiques, via des dispositifs collaboratifs entre enseignants et chercheurs. Ce projet vise, dans le cadre d’un dispositif de ce type, à tester la pertinence d’outils didactiques issus de nos recherches sur la mesure pour enrichir les pratiques des enseignants et améliorer les apprentissages des élèves.
    Financement : UM 5154,5 €
    Porteur du projet : Aurélie Chesnais
    Chercheur.e.s impliqué.e.s : Aurélie Chesnais, Valérie Munier, Serge Leblanc. Un étudiant de M1 de master DDS participe également au projet.
  • FORMSCIENCES. 2014-18
    Ce projet vise à évaluer l’impact de formations à un enseignement des sciences fondé sur l’investigation, destiné à des enseignants de l’école primaire, sur les pratiques des enseignants et, in fine, sur les apprentissages des élèves et leur goût pour les sciences.
    Financement : ANR – montant total : 645 000 € – coordinateur Marc Gurgand, partie « évaluation qualitative », coordonnée par le LIRDEF : 176 000 €.
    Participant.e.s LIRDEF : Manuel Bachtold, Aurélie Chesnais, David Cross, Karine Molvinger, Valérie Munier.
  • ID-ADL Implicites et différenciation scolaire : analyse didactique et linguistique du travail d’élèves en groupe en classe de physique. 2017-2019
    Ce projet vise à comprendre les effets des implicites (notamment les enjeux de l’enseignement et les contenus essentiels au regard des programmes officiels, compte-tenu des savoirs et pratiques de référence, mais aussi des implicites liées au langage) sur le processus de différentiation en classe de physique.
    Financement : ESPE-LR  – 2900 € – sollicité pour 2019 – 2000 €.
    Participant.e.s LIRDEF : Sandrine Bazile, Aurélie Chesnais, David Cross, Céline Constantin, Valérie Munier.
  • L’Apprendre par corps en langues. 2018-19
    Processus de transposition didactique de l’apprendre par corps dans les classes
    A la suite d’un programme de formation (L’Apprendre par corps en langues) auprès d’enseignants, PEMF, et professeurs à temps partagés, en 2017-18, il s’agit à présent de transposer dans les classes les contenus convoqués lors de la formation, en accompagnant les professionnels de terrain dans leur réflexion didactique, la conception de projets didactiques interdisciplinaires et leur mise en oeuvre dans les classes. A l’issue de cette seconde étape, des captations videos et des films de séances de classe seront réalisées.
    Participant.e.s LIRDEF : Stéphane Soulaine, Sylvie Perez, Aldo Gennai.
  • LEXIFORM Lexique et Formation. 2019
    Le projet LEXIFORM porte sur le langage et les processus d’enseignement-apprentissage  dans le contexte de recherches collaboratives, avec un impact direct en formations initiale et continue. Il s’intéresse en particulier au rôle du lexique et de l’acculturation littéraire dans des pratiques mises en situation de travail par différents intervenants. L’activité des enseignants de maternelle du projet REP+ (Rectorat-LIRDEF, 2017-2020) mais aussi des partenaires éducatifs et artistiques est observée dans leur quotidien où se déploie leur contribution aux acquisitions lexicales ainsi qu’aux pratiques culturelles de la littérature, notamment informées par le lexique.
    L’axe recherche réunit une équipe pluridisciplinaire et trois laboratoires : LIRDEF, PRAXILING, CLLE-ERSS-Université du Mirail. Le lien recherche-formation du projet LEXIFORM consiste à transposer les moyens didactiques, expérimentaux et méthodologiques dans des situations de formation où des ressources co-construites avec les acteurs de terrain puissent être mutualisées, (re) configurées et utilisés à différents niveaux de développement professionnel.
    Financement : ESPE LR (sollicité) – 4000 €.
    Participant.e.s : LIRDEF : BrahimAzaoui (MCF 7, UM) – Clément Barniaudy (MCF 23, UM) – Christine Boutevin (MCF 9, UM) – Catherine Dupuy (MCF 7, UM) –– Valérie Munier ( PU, 28 ) ––Yves Soulé (MCF 7, UM) – Frédéric Torterat (PU 7, UM) ; CLLE-ERSS : Karine Duvignau (PU 7, Université du Mirail) ; PRAXILING : Nathalie Auger (PU 7, UPV) – Jérémi Sauvage (MCF 7, HDR UPV).
  • MULTIPLL (recherche sur la MULTImodalité et le Plurilinguisme en Littérature pour l’enseignement des Langues).2019
    Le projet ambitionne de travailler sur l’utilisation des albums jeunesse plurilingues. Si leur utilisation par l’enseignant du primaire, surtout les premières années, semble parfois aller de soi ou tout au moins facilitée grâce à l’existence des albums bi-plurilingues à disposition à l’école, cet usage semble rare, si ce n’est inexistant dans les classes de langue au collège ou au lycée. Or, n’y a-t-il pas à ce niveau scolaire également un besoin à favoriser et valoriser la diversité linguistique, notamment pas l’usage d’œuvres littéraires bi-plurilingues, sans pour autant sacrifier à l’enseignement des langues vivantes ou bien la diversité linguistique n’a-t-elle droit de cité qu’à l’école primaire ?
    Sur le plan didactique, ces réflexions interrogent le rapport que les enseignants entretiennent avec les langues. L’expérience de formation auprès des enseignants de langues suggère l’existence, chez les enseignants des premier et second degrés, d’un rapport plus ou moins « apaisé » vis-à-vis des langues enseignées, qu’il est possible de mettre en lien avec la sécurité/l’insécurité linguistique de ces praticiens selon le niveau d’enseignement (1erdegré ou 2nddegré) et la formation universitaire des enseignants. Dès lors, nous postulons que les gestes professionnels révèlent une attitude variable aux langues et à la question de la diversité linguistique, attitude dont la description et la compréhension nécessitent une approche multimodale qui rejette le logocentrisme du langage pour y introduire, dans un rapport d’égalité, les éléments kinésiques, prosodiques, graphiques et scripturaux.
    Financement : ESPE-LR – 3300 €.
    Participant.e.s : I. Aliaga (doctorante LIRDEF, UM) ; G. Arbousset (PRCE, FDE/UM) ; B. Azaoui (Responsable du projet, MCF, didactique des langues-FLE/S, LIRDEF, UM), D. Heches (Docteure, CRESEM, UPVD / chargée de mission CASNAV 66), D. Hervé (Chargée de mission CASNAV 66), D. Mercier (PRAG, FDE/UM), P. Monjo (PRAG, Docteure, DIPRALANG/LIRDEF), R. Peix (PRAG, Docteure, LIRDEF) ; T. Tréfault (MCF, didactique du français, DIPRALANG), S. Ulrich (PRAG, Docteure, EMMA, UPV).
  • OIPA : Observatoire International de la pensée algébrique. 2016- …
    Ce réseau international (six pays représentés) a pour objectif l’étude des conditions du développement de praxéologies algébriques dès l’école élémentaire sans usage du langage littéral. Il est motivé par le constat récurrent, tant en France qu’à l’étranger des difficultés d’apprentissage en algèbre et s’inscrit dans le courant international anglo-saxon del’Early Algebra. Nous nous intéressons en particulier aux conditions d’une entrée progressive dans l’algèbre dans une perspective d’évolution curriculaire et d’évolution des pratiques d’enseignement en prenant en compte les spécificités de l’enseignement des mathématiques en France.
    Financement 2016-2018 : Conseil Franco-Québécois – 19 600 €. Une demande de financement, portée par Julia Pilet (LDAR, Paris) auprès du conseil Franco-Québécois est en cours pour prolonger le projet.
    Participant.e.s : Alain Bronner, Céline Constantin, Anne-Marie Rinaldi, Floriane Wozniak.
  • PELAS. 2014-19
    Ce projet à visée « herméneutique » cherche à décrire les pratiques effectives de l’enseignement et de l’apprentissage de la littérature et de sa lecture dans le secondaire afin d’identifier les lieux de transformation possible des pratiques d’enseignement et d’envisager ainsi non seulement l’adaptation de la discipline à la culture et à la société de notre temps, mais également la formation de lecteurs de littérature dans une perspective curriculaire.
    Financement : AUF, SFR, Laboratoires et universités partenaires (UTM Jean Jaurès, U. Artois / ESPE Lille Nord de France (Textes et Cultures), UBM / UB – ESPE aquitaine (TELEM), Université de Cergy Pontoise / ESPE Versailles (EMA), Université Grenoble Alpes (Litt&Arts), HE Léonard de Vinci ENCBW Louvain-la-Neuve, Belgique (CRIPEDIS) – 19 250 €
    FDE et ESPE-LR (2016) – 1000 € (Sollicité FDE – 1500 €).
    Participant.e.s du LIRDEF : Sandrine Bazile, Christine Boutevin, Agnès Perrin-Doucey
    Rôle du langage dans l’enseignement et l’apprentissage et formation des enseignants. 2017-19
    Financement : ESPE-LR – 6900 €.
    Participant.e.s du LIRDEF : Aurélie Chesnais, David Cross, Catherine Dupuy, Serge Leblanc, Valérie Munier, Yves Soulé, Frédéric Torterat.
  • R2D2AE : Réguler les Dispositifs Didactiques par l’Analyse de l’Activité des Élèves. 2019-2021
    Le projet R2D2AE veut étudier les pratiques effectives d’enseignement-apprentissage en français, mathématiques et sciences, dans une perspective descriptive et compréhensive, en centrant les investigations sur un paradigme peu documenté : comment l’enseignant évalue-t-il l’activité de l’élève et la prend-t-il en compte pour réguler sa propre activité, les dispositifs didactiques et les situations d’apprentissage ? L’analyse des données se constitue dans un analysées dans un cadre multiréférencé (analyse didactique, analyse langagière des interactions, analyse des gestes professionnels, analyse de l’activité).
    Financement : UM dont FDE – 16413,76 €.
    Participant.e.s du LIRDEF : Aldo Gennaï MCF9 (responsable du projet), Christine Boutevin (MCF 9) – Aurélie Chesnais (MCF 26) – Catherine Dupuy (MCF 7) –– Valérie Munier (PU 28) – Agnès Perrin-Doucey (MCF 9) – Yves Soulé (MCF 7).
  • TALC : Du Texte A La Classe. 2017-2020
    Ce projet vise à décrire les pratiques effectives en littérature au cycle 3 en questionnant d’une part la manière dont les enseignant.e.s prennent en compte les « enjeux de formation personnelle » explicitement assignés à la littérature dans les plus récents programmes (2015) et d’autre part la manière dont les enseignant.e.s de CM et de 6ème se saisissent professionnellement du même texte.
    Financement total : 29579 €.
    Phase 2017 : UM – 12320€ ; FDE – 500 ; Univ. GA – 1100 ; Univ. Rennes 2 – 1350 €
    Phase 2019 : ESPE LR – 3919 € ; UM – 7510 € ; FDE – 2880 €.
    Participant.e.s du LIRDEF : S. Bazile , C. Boutevin , Y. Daumet , C. Dupuy , M. Eugène, A. Gennaï , S. Genre A. Perrin-Doucey, P. Richard-Principalli, S. Leblanc, H. Raux Y. Soulé, F. Torterat.
  • VOI : Voir, faire, dire. 2018-2021
    Quelles sont la place et les modalités d’apprentissage des savoir-voir, savoir-faire et savoir-dire dans l’enseignement des arts plastiques ? Quel sens, visée et mise en œuvre prend/prendrait une éducation du regard ? Quelle est la nature du contenu visé ? La pratique de l’élève est privilégiée en arts plastiques, en quoi est-elle différente ou similaire à celle de l’artiste, voire à celle de l’enseignant ? Le projet s’appuie sur les pratiques prescrites, déclarées et effectives.
    Projets : Rencontres/colloque des arts plastiques en 2020 : état des lieux de l’enseignement des arts plastiques Séminaire interdisciplinaire à l’issue des rencontres/colloque.
    Participant.e.s : Caroline Blanvillain, Franck Leblanc et co-construction avec les collègues de l’université Paul Valéry de Montpellier : Valérie Arrault et Karine Pinel.

Synthèse établie par Brahim Azaoui, Aurélie Chesnais, Gilles Dieumegard, Brigitte Louichon, Valérie Munier, Agnès Perrin-Doucey, Floriane Wozniak.