Séminaire EPS 28 janvier 2022
Le séminaire EPS de ce vendredi 28 janvier 2022 se tiendra de 14h à 17h, en salle A109 et par visio. A l’ordre du jour :
1 – Intervention de Fabien Groeninger
Le corps, pivot de l’’éducation intégrale, objet de recherche, d’étude, d’enseignement et enjeu politique.
Résumé :Les recherches anciennes de Pierre Arnaud et Georges Vigarello avaient souligné une inégalité de traitement entre les apprentissages intellectuels perçus comme fondamentaux et ceux liés au corps, considérés comme secondaires. C’est finalement un corps obéissant, domestiqué ou normalisé que l’école française a modelé à travers la forme multiséculaire de la salle de classe où les enfants sont assis toute la journée. Il y a un vrai tabou historique du corps à l’école, de sa connaissance et de la prise en compte du rythme biologique de l’enfant dans les apprentissages.
Le corps, comme les émotions, sont partie prenante de la définition de l’éducation intégrale, théorisée dès 1869 par le pédagogue et militant anarchiste Paul Robin et expérimentée à l’orphelinat de Cempuis de 1880 à 1894 avec le soutien de Ferdinand Buisson.
Si la notion d’éducation intégrale est reprise par les théoriciens de l’éducation nouvelle, on observe dans l’entre-deux-guerres une captation de la notion par les milieux catholiques. Depuis Vatican II, ce concept est constamment repris y compris au point d’être parfois désigné par l’enseignement catholique comme son « pivot anthropologique ».
Or l’éducation intégrale telle qu’elle fut pensée par Paul Robin, ouverte, émancipatrice et démocratique, peut constituer un levier pour transformer l’enseignement public. C’est tout l’enjeu de nos recherches.
La notion interroge plusieurs questionnements de l’axe EPS, notamment les rapports entre éducation formelle et éducation non formelle, les finalités et les enjeux des politiques publiques et la construction d’un projet de société, porté par des valeurs émancipatrices.
2 – Intervention de Sylvain Connac
Méthodologie(s) de recherche dans le domaine de la pédagogie
Approche phénoménologique des situations de coopération par du travail en groupe
De nombreux enseignants choisissent de penser la construction des apprentissages de leurs élèves avec un temps de travail en groupe. Il consiste à leur donner la possibilité, après avoir réfléchi individuellement à la résolution d’une situation-problème, de confronter leurs avis pour susciter du conflit socio-cognitif. De ces controverses peuvent naître des conflits cognitifs, associés à un état d’incertitude quant à la solidité des connaissances que l’on dispose pour dépasser les obstacles que l’on est en train de rencontrer. Nous avons étudié ces processus auprès de lycéens inscrits dans un projet de classe coopérative, dans le cadre du Lieu d’Éducation Associé (Léa) du lycée Jacques Feyder d’Epinay-sur-Seine. Pour cela, nous avons développé une approche méthodologique à caractère phénoménologique. Cela signifie que nous avons investigué ces situations par l’intermédiaire de l’avis des élèves vivant ces situations de travail en groupe, collecté grâce à des entretiens semi-directifs, en partie enrichis d’auto-confrontations simples. Les conclusions de cette recherche font apparaître plusieurs facteurs prépondérants pour l’organisation de séances d’enseignement avec du travail en groupe : le choix d’une situation-problème pertinente, un temps individuel de préparation, du travail en groupe pour lequel les élèves ont été formés, des interventions mesurées de l’enseignant, des postures spécifiques de sa part au moment de la restitution du groupes, un rapport au savoir formalisé ainsi que la présence finale d’un temps individuel de mise en application immédiate rétroactée.
3 – Travail autour de la publication collective
Premières propositions