Education formelle et non formelle : quelles interfaces ?

Séminaire de recherche

Faculté d’éducationde l’Université de Montpellier (Bâtiment A, salle indiquée à l’entrée du bâtiment) retransmis en visioconférence à l’ENS de Lyon(salle D2 012 – Descartes – Métro Debourg)

Possibilités de suivre le séminaire à distance.

Contacts :

Benoit Urgelli

Muriel Guedj

Séance 3

Séminaire à destination des étudiants, des enseignants, des médiateurs d’institutions et d’associations scientifiques d’éducation au développement durable, et des chercheurs en éducation et en communication.

Mardi 14 mai 2019, 14h-17h

Jean-Marc LANGE, Professeur des Universités, LIRDEF,  FDE, Université de Montpellier

Les « éducations à …. » : de l’opportunité de relier l’éducation formelle et non formelle versus au risque de l’indifférenciation des savoirs et de l’anomie

Résumé

L’entrée du monde contemporain dans l’anthropocène, comme évènement civilisationnel global et sans attendre sa reconnaissance scientifique en tant que telle, impose aux mondes de l’éducation de participer aux changements en cours en vue de permettre aux publics, dans leur diversité culturelle et géopolitique, de prendre en compte et relever les défis qui en résultent. C’est notamment ce à quoi nous incite la feuille de route « Education 2030 » de l’UNESCO (2017). Dans le monde francophone, ces changements éducatifs prennent la forme des « éducations à », ensemble hétérogène de parcours éducatifs qui visent l’engagement des jeunes et le développement de compétences transférables (UNESCO, 2015) en vue de la durabilité. Pour autant, ces éducations ne sont pas en soit la source d’une transformation vertueuse de l’Ecole mise au service de celle, tout autant vertueuse, d’une transformation sociétale, car tout dépend des finalités retenues et des modèles pédagogiques convoqués.
Si nous retenons le principe d’un engagement fondé sur la libre expression des choix individuels et collectifs, il y a alors besoin de réfléchir aux conditions de possibilité d’un projet émancipateur. Quatre balises curriculaires nous semblent alors nécessaires pour ce faire : penser le choix en termes de liberté réelle et non purement formelle ; penser l’Ecole comme « environnement capacitant »; penser les défis sociétaux en termes d’enjeux, dans une perspective critique au moyen de leur (re)problématisation mais dans un contexte d’instabilité des savoirs, de problèmes flous et de la difficulté à dire le vrai ; politiser ces enjeux et les savoirs qui y sont liés en les pensant non comme données objectives mais dans leur relation au pouvoir dans des pratiques de problématisation non formelle favorisant l’ouverture sur les espaces des autres.