Soutenance thèse Maïté Eugène
Maïté Eugène soutiendra sa thèse le 18 octobre 2021 en vue de l’obtention du titre de docteur en Sciences de l’Éducation et de la Formation de l’Université de Montpellier.
Titre de la thèse : Les non-lecteurs à l’épreuve de l’enseignement de la littérature. Enquête sur la non-lecture scolaire dans une classe de 2de.
La soutenance se déroulera à partir de 13h30 dans salle des actes n°011, à l’université Paul Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles.
Composition du jury :
Mme Marie-France Bishop, Professeure Émérite, CY Cergy Paris Université, Rapporteure
M. Stéphane Bonnéry, PR, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, Examinateur
M. Jean-Louis Dufays, PR, UCLouvain, Rapporteur
M. François Le Goff, PR, Université Toulouse II Jean Jaurès, Examinateur
Mme Brigitte Louichon, PR, Université de Montpellier, Directrice
Mme Patricia Richard-Principalli, MCF HDR, Université de Montpellier, Examinatrice
Résumé de la thèse :
Cette thèse s’intéresse à la non-lecture scolaire et en particulier aux lycéens non-lecteurs, c’est-à-dire aux lycéens qui se dérobent à l’obligation scolaire de lire les œuvres sur lesquelles ils travaillent en cours de français. Phénomène assez peu documenté, quand bien même la sociologie et la didactique se sont intéressés aux non-lecteurs, il interroge les frontières entre lecture et non-lecture et les pratiques d’enseignement de la littérature. L’enjeu de mon travail est d’éclairer ce phénomène par une enquête de terrain. Ayant suivi, durant une année scolaire, une classe de 2de d’un lycée général et technologique, j’ai cherché à décrire et comprendre les pratiques de non-lecteurs scolaires (NLS). Partant de la définition de la non-lecture comme activité, telle qu’elle a été construite par P. Bayard dans son ouvrage Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? (2007), j’ai collecté les déclarations des élèves (questionnaires et entretiens), leurs productions scolaires (orales et écrites) et filmé les séances d’enseignement de littérature. Classer les élèves en lecteurs scolaires ou en non-lecteurs scolaires pose des problèmes théoriques et méthodologiques de taille. Une fois l’outil de classement élaboré, mon travail révèle que la non-lecture scolaire n’est pas un phénomène marginal dans cette classe de 2de. Cependant, être NLS n’est pas un statut tant sont multiples les pratiques de (non-)lecture scolaire. De même, les NLS apparaissent dans leur grande variété. Rarement inactifs et improductifs, les NLS déploient des stratégies multiples et parfois efficaces pour pallier leur non-lecture, aussi bien en amont que durant les séances de cours consacrées à l’œuvre qu’ils n’ont pas lue. Ces stratégies peuvent être mises en regard des pratiques d’enseignement de la littérature. Le travail de compréhension mené en classe sur les œuvres apparait déterminant pour comprendre les pratiques des NLS. L’analyse des productions des NLS (orales et écrites) montre qu’il est possible pour un NLS de tisser un lien particulier avec le livre fantôme (Bayard, 2007), par la médiation de l’enseignement de la littérature. Certains NLS semblent même davantage impliqués en cours de littérature que certains lecteurs scolaires. Ce constat ne concerne cependant pas tous les NLS et mon travail aboutit à une typologie des NLS qui distingue les NLS convertis, les NLS perplexes et les NLS réfractaires. Cette typologie, dynamique, espère ouvrir des voies à l’enseignement de la littérature en soulignant que celui- ci peut affecter même des NLS.